Les banques, un enfer pour le climat et la biodiversité
Pour faire simple : les banques sont le moteur de l’économie. Elles accordent un soutien financier aux entreprises et aux États, comme elles accordent un prêt à un particulier. À l’arrivée, leurs choix d’investissement ou de financement ont un impact tel qu’ils façonnent directement notre quotidien, notre société, notre pays. Le problème, c’est que selon une étude menée en 2018 par Oxfam France et Les Amis de la Terre, les banques ne portent que très peu d’intérêt aux projets bas-carbone : « 70 % de leurs financements énergétiques étaient orientés vers les fossiles, contre seulement 20% vers les énergies renouvelables. »
Entre 2016 et 2021, les banques ont ainsi accordé plus de 350 milliards de dollars à des projets liés aux énergies fossiles : pétrole, gaz, charbon, soit 1000x plus que dans les énergies bas-carbone. Leur empreinte carbone est bien entendu catastrophique puisque, selon le résultat de cette autre étude menée par Oxfam en 2020, équivalente à huit fois les émissions de gaz à effet de serre de la France entière. Les banques françaises ont donc une immense part de responsabilité dans les problèmes liés aux émissions de gaz à effet de serre, et ce à une échelle globale.
Une solution : changer de banque
D’après Lucie Pinson, de l’ONG indépendante Reclaim Finance, quatre grands groupes français et leurs filiales, sont à bannir d’office : la BNP Paribas, la Caisse d’Épargne, le Crédit Agricole et la Société Générale. Les actions de ces banques vont non seulement à l’encontre de l’Accord de Paris en vigueur depuis 2015, mais vont également à l’encontre des valeurs de bon nombre de leurs clients, habilement tenus à l’écart de ces rouages financiers. Il est très compliqué pour un particulier de savoir à quoi sert son argent.
Notez que l’argent présent sur les comptes des Français serait leur premier poste d’émissions de CO2. Une conséquence indirecte pouvant même aller jusqu’à doubler l’empreinte carbone d’un individu. La solution à ce problème immense est toutefois relativement simple : partir et confier son argent à des banques plus vertueuses. Mieux encore, cette action engrange une spirale vertueuse à trois axes :
- Empêcher le financement de projets climaticides
- Favoriser le financement de projets plus écolo
- Baisser significativement son empreinte carbone
Pour trouver la bonne banque, allez sur change-de-banque.org, un site mis en place par Reclaim Finance pour nous simplifier la tâche. Vous pouvez par ailleurs calculer l’empreinte carbone de votre compte bancaire grâce à un calculateur mis en place par l’Oxfam. Ci-dessous, l’impact d’un compte en banque de 10 000€ à la BNP
Peut-on avoir confiance en ces banques ?
Si pour vous aussi le doute persiste quant à la sincérité de ces banques, c’est normal, c’est même plutôt bon signe. Les opérations de greenwashing les plus subtiles n’auront pas raison de nos réflexions si simplement. Alors question : peut-on réellement considérer comme crédible la finance lorsqu’elle nous parle de protection de l’environnement ? Andrea Ganovelli, co-fondateur de Green-Got, prestataire de paiement green ayant pour slogan est « changez de banque pour changer le monde » nous éclaire :
« Je dirai qu’en France, car ce n’est pas le cas partout dans le monde, la majorité des financiers ont compris qu’il fallait agir pour la planète. Maintenant les sensibilités sont différentes, beaucoup se contentent du minimum, certains ne veulent pas être les leaders et attendent que les autres bouges pour s’aligner. C’est pour ça qu’on a aussi besoin d’une mobilisation forte des populations et des politiques, pour contraindre tout le monde à agir efficacement et rapidement. »
Quelles banques faut-il privilégier ?
Malgré les engagements et discours tenus par les principaux acteurs économiques : politiques, banques et entreprises, les ONG constatent sur le terrain que rien ne va dans le bon sens. Entre 2019 et 2020, nos quatre banques françaises ont même augmenté de 22% leurs financements aux énergies fossiles. Le secteur bancaire doit être régulé par l’État de manière sérieuse et ambitieuse, en les incitant notamment à soutenir des projets tournés vers les énergies bas-carbone. C’est d’ailleurs l’option que choisissent certaines banques ou prestataires de paiement plus engagés, acteurs que nous devons aujourd’hui privilégier : Crédit Coopératif, Helios, Green-Got et La Banque Postale.
Pour les nombreuses questions que vous pourriez vous poser, nous vous conseillons de commencer par la FAQ de change-de-banque.org permettant de mieux comprendre le fonctionnement de ces néo-banques « vertes », en nous expliquant notamment pourquoi il faut tout de même les surveiller. Le système bancaire français est tentaculaire et cache bien des subtilités. Il ne vous reste plus qu’à comparer les offres en fonction de vos besoins et préférences, puis à franchir le cap.