[À lire] Du voyage à la vanlife ou à l’organisation de coliving : rencontre avec une digital nomade convaincue, Tiphaine Deraison !
Tiphaine, c’est la “GO du Club Med” du Hub Nomade : elle a initié la dynamique des colivings et en est devenue une figure emblématique. Mais elle est bien plus que ça. Son parcours atypique et ses expériences de vie l’ont mené à vivre un quotidien complètement nomade, au minimalisme revendiqué et assumé. Elle partage désormais son temps entre son Van aménagé, les colivings du Hub Nomade et des destinations “slow travel” pendant les mois d’hiver européen. Tiphaine nous raconte son parcours, qui est loin d’avoir été un long fleuve tranquille, partage avec nous ce qui l’a poussée à devenir nomade et comment elle a fait du digital, de la pandémie et du “future of work” un tremplin pour son épanouissement personnel et professionnel.
Hello Tiphaine ! De journaliste à manager en boutique, de vanlifeuse à social media strategist, on peut dire que tu es une vraie touche à tout ! Peux-tu nous faire un petit résumé de ton parcours ?
Je m’appelle Tiphaine, j’ai 34 ans, j’ai eu 1001 vies ! Un jour j’ai claqué la porte à ma vie parisienne, aux masculinités toxiques et à la pression sociale pour me construire et me (re)trouver dans le voyage à l’autre bout du monde. Je suis digital nomade depuis 1 an et demi à 100% et “travel bug” depuis 4 ans !
Je suis social media strategist et rédactrice web. J’exerce dans le tourisme responsable afin de booster la visibilité des structures et prestataires touristiques en ligne. Je propose de m’occuper de leur marketing digital à la fois sur leurs réseaux et sur leur site, de les accompagner pour prendre en main, eux-mêmes leurs réseaux sociaux.
J’ai toujours voulu écrire et voyager. Passionnée de littérature et curieuse je me suis dirigée vers le journalisme. Très tôt, avec mes parents, on partait sur les routes d’Europe. J’ai d’abord suivi une trajectoire “scolaire”. Licence de Lettres Moderne, puis une licence professionnelle de journalisme. J’ai pris mes marques en radio pendant deux ans à trois ans en parallèle de mes études. Une fois diplômée, j’ai rédigé pour différents médias culturels en exerçant à la pige pendant plusieurs années dans des domaines aussi variés que les économies sociales et solidaires, la mode, la musique, les arts…
J’ai enchaîné les petits boulots d’appoint, jusqu’à lâcher prise pour un job totalement différent : le commerce de retail pour une marque semi-luxe. J’ai réussi un joli parcours jusqu’à devenir manager, en trois ans. Cependant, grâce à des side projects et quelques médias pour lesquels j’écrivais, je ne me suis jamais éloignée de la rédaction.
Enfin, après quelques épreuves personnelles, à 30 ans, j’ai décidé que je méritais de vivre mes rêves, pour moi.
Je ne m’en sortais pas trop mal. Un CDI et un salaire confortable, un appartement dans le 18eme et une vie personnelle stable.
Un jour, j’ai eu cette espèce de vision. Je me voyais me lever, partir au boulot, sortir le soir avec mes amis, and repeat. Une routine qui suivait une ligne toute tracée par le besoin de stabilité financière.
J’ai compris plusieurs choses :
- Que je ne m’épanouissais pas dans mon travail,
- Que je m’étais oubliée moi : mes envies, mes objectifs, mes passions,
- Que je n’étais pas au centre de ma vie,
- Que je risquais de voir les années passer et de ne plus avoir la chance ni l’audace d’en décider autrement !
En tant que femme, en tant que personne, j’ai voulu vivre en van, en Australie, surfer, skater, m’affirmer dire NON, et avoir plus de 60 tatouages ( une de mes passions…)
J’ai choisi de (re) trouver du sens dans mon parcours de vie.
Je me suis dit exactement cette phrase – “après tout je le mérite”.
J’ai donc tout quitté. Pendant un an, j’ai économisé et préparé mon départ pour l’Australie… et j’y suis restée deux ans. J’ai acheté un van où je vivais presque toute l’année. Je me suis retrouvée et j’ai compris que mon bonheur était lié à ma liberté. Ensuite, j’ai voulu continuer à développer ce mode de vie mais je ne savais pas comment faire.
En parallèle, je continuais à réaliser des piges et des missions de rédaction. Après mon retour en France, en 2019, j’étais perdue ! Mais une chose était sûre, je savais que je ne voulais pas retourner à “ma vie d’avant”, reprendre un CDI et un appartement à Paris. Hors de question de perdre de vue cette énergie que me procurent mes envies profondes. Bref ! Je cherchais profondément à m’aligner professionnellement et personnellement.
Je suis repartie deux mois plus tard à… Bali pour plein de raisons, et en premier lieu car je m’y sentais bien et épanouie autour d’activités qui me correspondent comme le surf et d’un projet qui est toujours en suspens : la création d’un orphelinat. Au final, j’ai passé 6 mois en Indonésie. J’y ai fait différentes rencontres entre entrepreneurs, digital nomades, remote workers… et celle de Margaux, du Hub Nomade, le bon déclic !
Malheureusement (et heureusement – car je crois qu’il faut transformer chaque mauvaise expérience en positif), un mois avant la pandémie, je me suis littéralement cassé une jambe à Bali, j’ai été rapatriée et j’en ai “profité” pour me focusser sur mon futur métier de nomade dans le marketing digital : social media manager. C’était une période difficile mais nécessaire focussée famille, santé et boulot. Depuis, je ne cesse d’apprendre, de m’enrichir grâce à cette vie que j’ai choisie !
Tu t’es lancée en Freelance il y a un an et demi pour aider les entreprises du tourisme responsable à émerger sur le web. Pourquoi cette spécialisation ?
J’ai voulu lier mes compétences : mon expérience dans le voyage et la rédaction de guides avec ma vie de nomade. J’ai rapidement eu l’opportunité de lancer les réseaux sociaux d’un client, dans le tourisme en France alors que le Tourisme était en pleine remise en question avec la pandémie. Elle a à la fois poussé les petits prestataires ou hôteliers à s’adapter, à être résilients, flexibles, mais aussi à devenir plus responsables et surtout à se digitaliser pour être visibles lors de la “reprise”.
Les prestataires touristiques ont du mal à exister sans les grosses plateformes comme Booking et Airbnb qui prennent de grosses commissions ! Cela a soulevé un vrai besoin d’autonomie. Comment faire face à autant de challenges, quand on est dépendant de ces plateformes ? Plus, les nouvelles restrictions liées à la pandémie… Les commerces ont vite compris qu’avec le web et la digitalisation de leur service, ils pouvaient continuer à exercer, créer de la livraison et vente à emporter. Pour les commerces, c’était possible quand les hôtels étaient vides et les gîtes fermés.
Alors, comment se relever et créer une nouvelle offre, en ligne pour le tourisme qui doit aussi compter sur les réservations ? Pour les prestataires touristiques, c’est plus compliqué mais c’était, et c’est toujours aussi le moment de se démarquer.
La digitalisation le permet. Certaines destinations n’arrivent pas à se mettre correctement en avant, des hôteliers, aux concepts exceptionnels et écologiques n’ont pas la visibilité qu’ils méritent, des prestataires n’ont pas ouvert la réservation en ligne… En mettant en valeur son hôtel ou son activité de la bonne manière, je crois que l’on peut faire briller son activité, et augmenter ses réservations. Se diversifier en rendant son activité visible sur les réseaux permet de multiplier ses canaux de réservations et ses ressources et de ne plus uniquement se reposer sur des plateformes étrangères.
Greengo par exemple est un start up que j’admire dans cette démarche, de même que Chilowé, Vaovert, Gîtes de France ou encore Explora Project !
Les tendances évoluent, le voyage a été redécouvert par beaucoup de Français : plus lent, plus flexible, itinérant ou sportif adapté au remote work et digital nomadisme, plus long parfois et propice à la déconnexion. Une multitude d’attitudes du voyageur qui ouvre de nombreuses possibilités… à saisir. Seulement, encore faut-il se rendre visible !
C’est aussi pourquoi, j’ai créé une offre Starter pack : dédiée aux prestataires touristiques, qui leur permet d’être accompagnés pour se rendre visible sur le réseau social de leur choix, avec une stratégie pertinente, clé en main.
On peut dire que tu as le voyage dans les veines et que c’est l’amour du mode de vie nomade qui a orienté ton choix de carrière. Qu’est-ce que le voyage t’apporte-t-il de si précieux ?
Le voyage a vraiment orienté mes choix de carrière. Déjà enfant, je voyageais au travers de la littérature, puis le journalisme m’a semblé allier mes envies de liberté et de curiosité à mes valeurs humanistes. Mes parents étaient de vrais baroudeurs ! Ils m’ont emmenée toute petite camper un peu partout en Europe. Ce sont mes plus beaux souvenirs d’enfance. Ça t’apprend tellement !
J’ai toujours eu ce sentiment qu’il ne fallait pas voyager pour voyager mais pour partager. Dans la découverte, il y a cet échange qui a été particulièrement profond pour moi au Bénin, en Afrique de l’ouest. Je n’ai pas hésité à y retourner 5 fois. Quand j’ai une connexion avec un endroit qui fait sens et où je me sens à la maison, je la poursuis. C’est aussi ce que j’ai poursuivi en Australie, pendant deux ans. Ça m’a fait grandir, ça m’a guérie, ça m’a permis de mieux me connaître et d’apprendre sur moi-même. J’ai réalisé de quoi j’étais capable et à quel point je pouvais être fière de moi et de mon parcours en dents de scie.
En fait, on peut dire que le voyage m’a réconcilié avec moi-même, m’a aidé à m’aimer comme je suis, avec mes cicatrices et mes erreurs de parcours, tout simplement.
Tu viens de faire l’acquisition d’un van pour vivre à fond le concept de digital nomade : comment allie-t-on vanlife et carrière ? As-tu des astuces à nous partager ?
J’ai vécu dans mon van en Australie pendant deux ans de 2017 à 2019. Déjà, je continuais de gérer l’édition et la publication pour mon side project : Jeter l’Encre Magazine pendant mon road trip. Je continuais aussi de travailler sur quelques piges pour des magazines et guides en ligne sur l’Australie. J’achetais des recharges pour fonctionner avec un petit modem. Je travaillais toujours dehors sur ma table de camping ou depuis mon lit dont je relevais le dossier pour en faire un sofa, et travailler avec la vue sur l’océan ! Bref, j’étais adepte de la slow life et au final peut-être déjà un peu digital nomade sans le savoir… J’ai donc testé de nombreuses situations.
Et la vanlife m’a tellement apporté. Cela m’a fait grandir sur beaucoup d’aspects. J’ai appris de nombreuses compétences manuelles dont je ne me pensais pas capable, j’ai appris à lâcher prise, le minimalisme, à utiliser principalement l’économie circulaire, que tout est éphémère. J’ai pendant trois ans investi dans des expériences de vie pour me développer. Alors, oui, à mon retour en France, je ne possédais pas grand-chose, ni voiture, ni appart’, ni carte SIM, mais pouvoir partir avec un sac à dos et sentir qu’on a tout ce dont on a besoin, c’est un sentiment incroyable.
Pour travailler, en Australie, la principale difficulté était le réseau téléphonique. Cette fois, en Europe, avec la construction d’un nouveau van, j’ai un forfait qui me permet de couvrir jusqu’à 25 pays. Mais ce van, est pensé spécifiquement pour y vivre et travailler. J’espère trouver la parfaite alliance voyage et freelancing.
Mes conseils :
👉🏻 J’ai appris à voyager lentement. On ne peut pas tout voir et tout faire comme en 15 jours de vacances. Là, j’étale mes dépenses par rapport à un voyage “classique”. Pour moi, une destination mérite au minimum un mois de séjour voire 3. Le loyer que je ne mets pas dans un appartement, je le mets dans les frais de mon van (essence, assurance ou frais d’entretiens). Comme je voyage sur une longue durée, je n’ai pas de frustration de “ne pas avoir le temps” et je n’ai pas à enchaîner les visites, je profite vraiment de chaque lieu et je m’imprègne de la vie locale.
👉🏻 Il faut aussi se donner une routine pour un meilleur équilibre. A Bali, par exemple j’allais surfer le matin, mais après 3h00 de surf et avec la chaleur, j’ai vite compris que c’était compliqué de mettre mon cerveau en route pour une session deepwork ! La priorité est aux missions puis j’ajuste en fonction.
👉🏻 être sur la route ou devoir chercher un spot où dormir (avec du réseau) tous les jours c’est fatigant et cela a un coût (essence) il vaut mieux rester 2 à 4 jours sur un joli spot et pratiquer le tourisme de proximité : acheter local, découvrir les environs d’un spot, des endroits plus reculés.
👉🏻 avoir assez d’autonomie électrique pour recharger ton ordinateur (ce qui implique du 220 Volts) c’est soit rouler régulièrement pour recharger ta seconde batterie, soit miser sur le solaire !
L’idée qui me trottait en tête depuis mon retour en France, c’est de faire 6 mois en France en Van et de voyager à l’étranger 6 mois (inspiré par un autre digital nomade de longue date : Hector – illustrateur). Vivre en van me paraît être le bon choix pour cet équilibre de vie. De plus, je vais pouvoir rester proche de l’océan, explorer, plonger et bouger en fonction du swell ! 😃
On dénonce souvent la contradiction entre mode de vie nomade et éco-responsabilité : qu’as-tu envie de répondre à nos détracteurs ?
Le mode de vie nomade est controversé. C’est légitime. Tout comme les “tour du mondistes” : cela reste de la consommation de voyage. Le voyage et la vie quotidienne ont un impact, mais voyager lentement évite de prendre l’avion 5 fois par an par exemple. Cela dit, je ne crois pas au 100% green sans de vraies mesures mondiales et gouvernementales. On n’ a pas encore trouvé de modèle applicable à tous et on est dans une société beaucoup trop attachée à ses libertés individuelles. Je crois cependant à la réduction de son impact carbone, dès à présent.
Concernant les digital nomades, c’est la gestion des flux qui est en cause et l’impact du tourisme de masse de manière globale qui est en question.
On a pu le constater à l’été 2020. On a vu émerger de nombreux problèmes de tourisme de masse : le parc national des calanques a été envahi et a dû mettre en place des jauges et une campagne de démarketing : c’est fou ! Pour une fois, il ne fallait pas vendre mais dégoûter les voyageurs de venir… Les îles Bretonnes ont aussi eut recourt aux jauges pour préserver la biodiversité de certains sites.
Le digital nomadisme n’y échappe pas. On a vu des Hub comme Canggu ou Tulum se transformer en peu de temps autour des digital nomades. Les conséquences sont : l’augmentation des prix de l’immobilier, les constructions sans préservation de la vie locale, le manque de considération ou de respect pour les cultures locales, la pollution car la logistique de gestion des déchets ne suit pas… etc.
Tout dépend de l’attitude et de la conscience du nomade. Être nomade et responsable, c’est possible. Voyager 5 semaines dans l’année, prendre l’avion et faire 5 destinations par an en consommant énormément sur un temps court est différent d’un nomade qui va lui tenter de transposer sa routine et son quotidien, dans l’environnement où il souhaite être.
Un digital nomade ou remote worker qui veut voyager de manière responsable va consommer moins vite mais mieux. Il va apprendre à connaître les petits commerces locaux, il va aussi participer à la vie locale. Il va louer un bien plus longtemps et prendre le temps de choisir un environnement adéquat et responsable. Il va avoir le temps de prévoir ses activités du week-end et peut-être de découvrir plus d’endroits reculés. Il va aussi pouvoir voyager quand la plupart des gens ne le peuvent pas ; en dehors des vacances scolaires et hors saison car il va fuir les lieux sur-fréquentés.
Les digital nomades peuvent être éco)responsables et créer une économie touristique là où il n’y en avait pas. Ils peuvent aussi soutenir une économie locale délaissée, des associations sociales et solidaires comme le fait Nomads Giving Back à Bali. Enfin, un ou deux trajets en avion par an suffisent aux digital nomades conscients, puisqu’ils vont vivre 3 à 6 mois dans une destination.
Et si l’on va encore plus loin, il faudrait aussi comparer l’impact carbone d’une personne sédentaire ayant : voiture, trajets quotidiens, maison, consommation de chauffage, électricité, TV et qui consomme de la viande tous les jours, au quotidien d’un digital nomade conscient.
Au fond, c’est comme prendre ne photo des gens sans leur demander leur avis.
C’est une question d’attitude; voire d’engagement, que l’on soit digital nomade ou non, tout dépend de la vision du voyage que l’on souhaite adopter.
Aujourd’hui, ce mode de vie, tu le revendiques et tu le partages avec la communauté du Hub Nomade à travers des colivings dont tu as pris l’organisation en charge. Pourquoi ce choix ?
Tout seul on va plus vite, ensemble, on va plus loin !
L’idée était de réunir la petite communauté que j’ai rencontrée grâce au Hub Nomade et Margaux Roux depuis Janvier 2020. Je me suis rappelée à Canggu des rendez-vous du Canggu French Tribe, de nos échanges si motivants et riches de bienveillance et de ressources alors que je découvrais à peine le digital nomadisme.
Cette fois, en juin dernier, il s’agissait de réunir 3 à 6 copains digital nomades qui partagent les mêmes passions autour de la glisse et de l’océan… le tout aux prémices de l’été et après X confinements ! L’expérience a été tellement riche et intense qu’on a décidé de la renouveler et d’intégrer de nouveaux participants dès septembre dernier. L’organisation a du être rapide et efficace mais je voulais passer avec Margaux par l’étape concept de marque : poser nos valeurs et missions, notamment l’engagement envers une association ou un projet à impact positif.
La but avec ces organisations est surtout de passer au delà de l’écran. De transformer ces réunions zoom ou échanges de conseils à de véritables contacts humains et synergies. Pouvoir rencontrer des personnes aux mêmes rythmes de vie, contraintes, problématiques, envies, est une vraie opportunité quand on est freelance ou digital nomades.
Pour te donner un exemple concret : ma famille commence a peine a comprendre que ma façon de vivre est viable, et mes amis d’enfance, ont beaucoup de mal à saisir ce que je fais je crois. Quand j’ai rencontré mon copain, il pensait que je travaillais 2h00 par jour ! Bref, le digital nomadisme est encore si opaque pour certains qu’il y avait un vrai besoin de s’identifier, de s’écouter et se comprendre. En quelques mots : trouver sa tribu.
Quels types de séjours organises-tu ?
Les Colivings que j’organise sont à Hossegor (ou ailleurs, qui sait !), au début de l’été. Ils reflètent les valeurs fortes du Hub Nomade. Ils sont accessibles et autogérés. Chaque coliving a sa personnalité, il n’y a pas de programme défini, on garde un maximum de liberté pour respecter le rythme de chacun.
Ils sont surtout basés sur un rythme plus doux. Les séjours sont longs, toujours tournés vers un projet à impact positif que l’on décide de soutenir, afin d’investir des compétences ou un coup de main. On a le temps de s’ancrer, de s’installer un peu, de faire connaissance et plus. On peut simplement se lier, prendre le temps de faire les repas ensemble… comme une petite famille ! On peut organiser les anniversaires des uns et des autres, etc. On peut aussi pratiquer une nouvelle activité sportive. Les colivings d’Hossegor sont tournés vers la culture glisse; entre le surf, le yoga ou le skate… il y a souvent beaucoup de choix !
On a toujours voulu s’adresser aux budgets moyens. Il s’agit de de rester abordable et de se sentir avant tout “entre potes” plutôt que dans un club med’ 4 étoiles all inclusive. J’espère faire de ces colivings de vraies expériences de vivre-ensemble : chacun met la main à la pâte avec son énergie, la bonne humeur, le respect du lieu et de tous. Chacun prend part et donne forme à cette aventure, c’est ce qui en fait son intensité je crois.
A ton avis, qu’est-ce que le coliving apporte aux gens de si essentiel ?
Un environnement de travail que l’on choisit : épanouissant. On se réunit pour travailler dans un environnement que l’on choisit avec des personnes qui partagent nos choix de vie, nos valeurs, nos envies. Ils rassemblent forcément des synergies du moment que cela reste fait avec bienveillance et ouverture d’esprit. Ce sont des connexions forte dans un mode de vie alternatif. Ces choix sont difficiles et on les a fait. Etre digital nomade ou même freelance, c’est renoncer à une forme de stabilité, d’ancrage social et accepter de sortir de sa zone de confort… presque en continue !
Il y a cette envie de construire son réseau professionnel, de développer ses compétences ou de les lier parfois que l’on retrouve au sein d’un collectif. Et il y a aussi ce besoin de déconnecter, une fois l’ordinateur fermé, de faire parler sa créativité, sa personnalité et d’explorer. On crée alors des liens et on peut se reposer sur les uns et les autres.
Cet échange et convivialité qui rassemble en coliving est une parenthèse, presqu’un équilibre retrouvé. Ce vivre-ensemble est essentiel à chacun !
De ton point de vue, comment ce concept – et le « future of work » en général – va-t-il évoluer ?
Je crois que les colivings que l’on a choisi de proposer sont liés à cette évolution du “future of work”. En freelance, on fait le choix d’être indépendant pour cette liberté de définir ses paramètres de travail, son environnement et l’écosystème dans lequel on veut évoluer. On veut aussi choisir ses clients et s’investir dans des projets pour l’avenir, plus durables par exemple. Notre concept, “Nomads Giving Back” reflète cette idée que l’on peut être digital nomade et conscient de son impact.
Je crois que les indépendants ont besoin de se reconnecter et de casser l’isolement du home office. On veut trouver cet équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. On veut apprendre et évoluer avec ses pairs plutôt que de chercher une solution à un problème seul devant son écran. Les colivings répondent aux nouveaux besoins et envies de développement personnel de chacun. Je crois que le “future of work”, évolue vers cette recherche d’équilibre entre passion active, quête d’un métier qui fait sens et enrichissement personnel ou dépaysement.
Le coliving va se diversifier et respecter de plus en plus ces individualités, peut-être même devenir un passage annuel pour des salariés d’une entreprise. Comme une sorte de séminaire 3.0… Floasis.io, cette plateforme de booking de logements a pris les devants Il y aura surement autant de colivings possibles que tout est possible !
Et le mot de la fin : que dirais-tu à quelqu’un qui hésite encore à rejoindre un coliving ?
Je crois que la pandémie a sonné comme un générique de Trainspotting chez les gens. La vie est trop courte. Alors “choose your life”.
Bon, la référence n’est peut-être pas connue de tous alors plus simplement : vie TA vie comme tu la conçois et tu attireras ces expériences qui te correspondent et les personnes faites pour les vivre avec toi. Tu dessineras ton futur et tu te sentiras là où tu dois être. Qu’est-ce que tu risques ? De rencontrer des gens qui comprennent ton style de vie, et ton métier, de faire des transferts de compétences, d’être heureux de te lever pour aller travailler avec tes coworkers, de découvrir de nouveaux sports ensemble, de profiter de chaque instants et de chaque rire.
On ne vit pas pour travailler, non ?